Ce n'est point en modifiant les événements de sa vie que l'homme se sauvera et
se libérera, c'est en les appréciant à leur juste valeur, en comprenant que sa
vie véritable est autre part, au-dessus des événements qui passent, dans
l'éternel. En vain cherchera-t-il à tirer de ses perceptions la moindre vérité ;
il ne fera jamais que changer une erreur pour une autre ; la vérité est d'un
autre ordre et dans une autre région ; c'est par la déduction des essences qu'on
y peut arriver. Demême, l'homme cherchera en vain à mettre dans le cours de ses
perceptions un peu d puissance et de liberté ; il ne fera que changer
d'esclavage. La puissance de l'homm est d'un autre ordre ; elle est non sur le
corps ou sur les faits, mais sur les idées, dan l'ordre des essences ; elle est
dans la Raison. Et la liberté est encore d'un autre ordre elle est dans la
connaissance de tout cela par Dieu et en Dieu, dans la contemplatio immédiate du
vrai, dans la connaissance du troisième genre. C'est ce que nous avon maintenant
à expliquer, en traitant d'abord des passions de l'homme et de so esclavage,
puis de la puissance que lui donne l'usage de la Raison, et enfin de
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et du bonheur qui résultent pour lui de son union directe
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Dieu.La plupart de ceux qui ont traité des Passions les attribuent à on ne sait
quel vice e la volonté humaine; et, par suite, ils sont plus préoccupés de s'en
moquer ou de les lamer que de les expliquer. Pourtant, les passions, comme tout
ce qui est, doivent ésulter des
lois nécessaires de la Nature Divine ; il
s'agit donc pour nous de omprendre comment les sentiments et les passions sont
liés à notre dépendance par apport à l'Univers, c'est-à-dire
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l'existence de notre corps dans l'étendue. Il s'agit de omprendre comment les
sentiments et les passions
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durée, et aux idées inadéquates que nous avons de ces icissitudes. Montrer
comment l'ignorance et l'erreur sont aussi joie et tristesse, mour et haine,
espérance et crainte, tel est l'objet de ce chapitre. Nous dirons que nous
agissons lorsque quelque chose a lieu en nous ou hors de ous, dont nous sommes
la cause adéquate, c'est-à-dire qui est explicable par notre eule nature. Ainsi,
par exemple, comprendre la nature de la sphère en la construisantpar la rotation
d'un demi-cercle cela ne dépend pas des événements et des choses qui nous
entourent, mais seulement de la nature de notre pensée. Nous dirons donc que
c'est là une action. Au contraire, nous dirons que nous patissons, lorsque
quelque chose a lieu en nous ou hors de nous dont nous ne sommes pas la cause
adéquate, c'est-à-dire qui n'est pas explicable par notre nature seule. On voit
par là que nous patissons non seulement quand nous subissons
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