Pendant ce temps, la colonne descendait le cours Sauvaire et sortait par la
Grand- Porte, laissant derrière elle, silencieuses et désertes, les rues qu'elle
avait traversées comme un coup de tempête. Au loin s'étendaient les routes
toutes blanches de lune. Miette avait refusé le bras de Silvère ; elle marchait
bravement, ferme et droite, tenant le drapeau rouge à deux mains, sans se
plaindre de l'onglée qui lui bleuissait les doigts. Ah ! je savais bien,
cria-t-il, que le charron ne devait pas être loin ! C'est pour suivre ce
fausse
tn requin toqué, n'est-ce pas, que tu nous as quittés ? La malheureuse !
elle n'a pas seize ans ! A quand le baptême ? Il fit encore quelques pas en
arrière, en voyant Silvère serrer les poings. Et surtout, continua-t-il avec un
ricanement ignoble, ne viens pas faire tes couches chez nous. Tu n'aurais
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tn pas besoin de sage-femme. Mon père te délivrerait à coups de pied,
entends- tu ? Il se sauva, hurlant, le visage meurtri. Silvère, d'un bond,
s'était jeté sur lui et lui avait porté en pleine figure un terrible coup de
poing. Il ne le poursuivit pas. Quand il revint auprès de Miette, il la trouva
debout, essuyant fiévreusement ses larmes avec la paume de sa main. Comme il la
regardait doucement, pour la consoler, elle eut un geste de brusque
énergie.
Non, dit-elle, je ne pleure plus, tu vois… J'aime mieux ca.
Maintenant, je n'ai plus de remords d'être partie. Je suis libre ! Elle reprit
le drapeau, et ce fut elle qui ramena Silvère au milieu des insurgés. Il était
alors près de deux heures du matin. Le froid devenait tellement vif, que les
républicains s'étaient levés, achevant leur pain debout et cherchant
jeans
diesel femme tn.com à se réchauffer en marquant le pas gymnastique sur
les
chaussures requin tn enfant place. Les chefs donnèrent enfin l'ordre du
départ. La colonne se reforma. Les prisonniers furent placés au milieu ; outre
M. Garconnet et le commandant Sicardot, les insurgés avaient arrêté et
emmenaient M.Peirotte, le receveur, et plusieurs autres fonctionnaires. A ce
moment, on vit circuler Aristide parmi les groupes. Le cher garcon, devant ce
soulèvement formidable, avait pensé qu'il était imprudent de ne pas rester l'ami
des républicains ; mais comme, d'un autre coté, il ne voulait pas trop se
compromettre avec eux, il était venu leur faire ses adieux, le bras en écharpe,
en se plaignant amèrement de cette maison vers huit heures, la haine l'emporta,
il ne put se taire davantage. Rébufat, au récit qu'il lui fit, entra dans une
colère terrible et dit qu'il chasserait cette coureuse à coups de pied, si elle
avait l'audace de revenir. Justin se coucha, savourant à l'avance la belle scène
qui aurait lieu le lendemain. Puis il éprouva un apre désir de prendre
immédiatement un avant- gout de sa vengeance. Il se rhabilla et sortit.
Peut-être rencontrerait-il Miette.
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